Lors de leur réunion de rentrée, mardi 8 septembre, six syndicats (CGT, CFDT, CFE-CGC, UNSA, Solidaires, FSU) ont décidé de proposer aux salariés de se mobiliser le mercredi 7 octobre, à l'occasion de la journée internationale pour "le travail décent". Six syndicats et non plus huit, puisque FO et la CFTC seront absentes, officiellement pour des raisons de calendrier. Cet appel à une journée d'action ne peut masquer l'essentiel. Le front uni est affaibli. Le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly avait prévenu, dans un entretien au Parisien du 7 septembre et, surtout, il avait critiqué le choix du 7 octobre. Coincée entre la CGT et la CFDT qui affichent en cette rentrée leur unité, et la CFTC et la CFE-CGC, inquiètes de leur avenir à cause de la réforme de la représentativité, FO se veut singulière en réclamant notamment l'organisation d'une grève interprofessionnelle de 24 heures. "Mais on sait bien qu'on n'ira pas à la grève tout seul", relativise un secrétaire confédéral de FO, qui affirme qu'il n'est pas question de rompre avec les autres. "Vraies interrogations" Jacques Voisin, président de la CFTC, s'inquiète aussi de "la confusion des genres entre une mobilisation internationale et la problématique anticrise de l'intersyndicale". Tout en annonçant que son syndicat sera présent à la prochaine réunion de l'intersyndicale le 28 septembre, il interroge les autres : "Sur quoi voulons-nous voir bouger le gouvernement et les partenaires patronaux ?" "Tout le monde a de vraies interrogations, dit Jean Grosset (UNSA). Dans les entreprises, les salariés se demandent comment défendre l'emploi et la centralisation des luttes, ça n'accroche pas." Pour Marcel Grignard (CFDT), "le but de l'intersyndicale n'est pas de proposer seulement des journées de manifestation". Sur le fond, les syndicats divergent sur l'appréciation de ce qui a été fait depuis le début de la crise. La CFDT veut valoriser ce qui a été obtenu, notamment la création du Fonds d'investissement social, "même si cela reste insuffisant". "On n'est pas tous sur le même bilan", résume Annick Coupé (Solidaires). A trois mois de son 49e congrès, la CGT, elle, assure son profil revendicatif. Satisfait de la date du 7 octobre, Bernard Thibault a annoncé, lors d'un meeting de rentrée à la Mutualité à Paris mardi, son calendrier de mobilisation : les cheminots le 16 septembre, les fédérations de la métallurgie, de la chimie, notamment autour de la filière automobile le 17, La Poste le 22, et une manifestation nationale de l'industrie le 22 octobre à Paris. Rémi Barroux