Une trentaine d'associations ont organisé ce vendredi soir à Paris et en province un grand rassemblement pour pousser le gouvernement à prendre des mesures en faveur des sans abris et des mal logés.
Une trentaine d'associations humanitaires organisent ce vendredi soir une "nuit solidaire" à Paris et pour la première fois en province pour exhorter le gouvernement à agir face à la crise du logement. Pour la seconde année consécutive, des artistes se mobilisent pour cet événement festif, qui se veut aussi un lieu "d'alerte et d'interpellation" sur la violence de la crise du logement, expliquent les organisateurs. Le chanteur Cali, les comédiens Tcheky Karyo et Marie-Christine Barrault, entre autres, ont répondu à l'appel d'Emmaüs, de la Fondation Abbé Pierre, du Secours catholique ou d'ATD Quart Monde, notamment.
En février 2008, le collectif avait organisé la première édition de "la nuit solidaire" à Paris et proposé 100 mesures prioritaires en faveur des personnes sans abri et mal logées. "Depuis, ces mesures attendent toujours leur mise en oeuvre alors que la crise du logement touche aujourd'hui 10 millions de personnes", déplore-t-il.
A Paris, l'opération débutera vendredi en fin de journée place de la Bastille où auront lieu des concerts, un barbecue géant, une soupe populaire et où dormiront des citoyens solidaires des sans-abri. Pour symboliser le manque de logements disponibles, les participants citoyens pourront signer une tuile et l'apposer sur une toiture "grandeur nature".
56% DES FRANÇAIS CRAIGNENT DE DEVENIR DES SANS-ABRIS
D'autres "nuits solidaires" sont prévues pour la première fois à Marseille, Lille, Lyon, Toulouse, Strasbourg, Cahors et Tarbes. Selon le collectif, sur les 10 millions de personnes touchées par la crise du logement, 3,5 millions n'ont pas de logement ou sont très mal logées dans des caves, cabanons, caravanes ou à l'hôtel.
Bien que le logement et l'hébergement des personnes sans abri soient affichés comme un grand chantier national prioritaire pour 2008-2012, les organisateurs regrettent "la faiblesse de l'intervention publique". "L'offre de logements est insuffisante et inaccessible pour les ménages modestes", précisent-ils dans un communiqué.
Selon un sondage CSA pour l'association Emmaüs, une majorité de Français (56%) pensent qu'ils pourraient un jour devenir sans-abri, contre 47% il y a tout juste deux ans. Cette "nuit solidaire" intervient quelques jours avant le premier anniversaire d'une disposition-clé de la loi sur le Droit au logement opposable (Dalo). Depuis le 1er décembre 2008, les familles "prioritaires" qui n'ont pas été relogées dans les délais prévus par la loi peuvent déposer un recours contre l'Etat devant les tribunaux administratifs.
Or, près de 10.000 familles, dont 90% en Ile-de-France, désignées prioritaires, n'avaient pas reçu d'offre de logement fin septembre, selon le collectif.