Des responsables et militants des collectifs de défense de personnes mal logées ont réclamé, mardi 22 décembre, la réquisition de logements vacants en tentant, en vain, de déposer à l'Elysée une liste de vingt immeubles parisiens vides. Cette liste, dressée par Jeudi Noir, Droit au logement (DAL), le Collectif pour l'avenir des foyers et le Comité des sans-logis, recense vingt immeubles "totalement ou partiellement vacants depuis un à 10 ans", propriétés de bailleurs privés ou publics, dans une quinzaine d'arrondissements. Selon ces collectifs, leur réquisition pourrait permettre de loger plusieurs centaines de personnes, sur des milliers de mètres carrés.
La réquisition est "un travail qui devrait être fait par le préfet, mais il ne bouge pas, donc aujourd'hui on monte un cran plus haut", a expliqué Lionel Primault, de Jeudi noir. Accompagnés de l'actrice Josiane Balasko, du leader du NPA, Olivier Besancenot, d'Augustin Legrand (Les Enfants de Don Quichotte), candidat aux régionales en Ile-de-France pour Europe-Ecologie, et de Mgr Gaillot, une vingtaine de responsables et militants se sont rassemblés mardi matin rue de Miromesnil, tout près de l'Elysée, pour aller y déposer la liste, mais ils ont été stoppés à trois cents mètres du palais présidentiel par des CRS qui les ont invités à l'envoyer par courrier.
NON-RESPECT DU DALO
Le porte-parole du DA L(Droit au logement), Jean-Baptiste Eyraud, a protesté contre "cette méthode", et estimé qu'appliquer la loi de réquisition de 1945 permettrait de "loger des milliers de personnes en France". "La crise du logement nécessite de prendre des mesures exceptionnelles ; la loi de réquisition en est une. Elle pourrait régler un certain nombre de problèmes. Pas tous, mais un certain nombre", a-t-il estimé.
"En refusant de les recevoir", ont ajouté les Verts dans un communiqué, "l'Elysée a démontré son indifférence au sort des sans-abri et des mal-logés. L'Etat refuse d'appliquer la loi de réquisition, et ignore celle du DALO", le droit au logement opposable, qui oblige l'Etat à donner suite à des demandes de logement social jugées prioritaires. Rien qu'à Paris, selon Europe Ecologie, "on compte près de 122 000 logement inoccupés". Parmi les mesures proposées par les écologistes figurent le doublement du budget logement au conseil régional, en le faisant passer de 4 à 8 %, et l'arrêt de la spéculation foncière qui "alimente le mal-logement".