La raison du plus fort est toujours la meilleure : Nous l’allons montrer tout à l’heure. Un Agnau se désaltérait Dans le courant d’une onde pure. Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure, Et que la faim en ces lieux attirait. 《 Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ? Dit cet animal plein de rage : Tu seras châtié de ta témérité. ―Sire, répond l’Agneau, que votre Majesté Ne se mettre pas en colère ; Mais plutot qu’elle consider Que je me vas désaltérant Dans le courant, Plus de ving pas au-dessous d’Elle, Et que par consequent, en aucune façon, Je ne puis troubler sa boisson, ―Tu la troubles, reptit cettte bête cruelle, Et je sais que de moi tu médis l’au passé. ―Comment l’aurais-je fait si je n’étais pas né ? Reprit l’Agneau, je tette encore ma mère. ―Si ce n’est toi, c’est donc ton frère. ―Je n’en ai point. ―C’est donc qulqu’un des tiens : Car vous ne m’épargnez guère, On me l’a dit : il faut que je me venge. 》 La-dessus, au fond des forêts Le Loup l’emporte, et puis le mange, Sans autre forme de procès.
Un loup, en voyant un agneau qui buvait à une rivière, voulut, avant de le dévorer, lui enfournir une raison irrefutable. Il lui reprocha donc, bien qu’il se trouvât en amont, de l’empêcher de boire et de troubler son eau. 《 Je ne bois que du bout des lèvres, lui répondit l’agneau, et de plus je ne saurais troubler ton eau puisque je suis plus bas que toi. 》 Déconcerté, le loup reprit alors : 《 De plus , l’année derniere, tu as fort mal traité mon père,. ― Impossible, répondit l’agneau, car je n’étais pas né. ― Eh bien, reprit le loup, tu as beau répliquer à tout, tu me serviras quand même de repas.. 》
Cette fable montre qu’aucun argument ne saurait détourner de leurs buts ceux qui sont décidés à mal faire.