Mortellement attaint d’une flèche empennée, Un oiseau déplorait sa triste destinée, Et disait, en souffrant un surcrôit de douleur : 《 Faut-il contribuer à son propre malheur ? Crueles humains, vous tirez de nos ailes De quoi faire voler ces machines mortelles. Mais ne vous moquez point, engeance sans pitié : Souvent il vous arrive un sort comme le nôtre. 》 Des enfants de Japet toujours une moitié Fournira des armes à l’autre.
L’AÎGLE Un aîgle se tenait au sommet d’un rocher à l’affût des lievres qui passaient. Un chasseur le visa d’une flèche qui l’atteignit au beau milieu, si bien que l’empennage, avec ses plumes, vint se ficher devant ses yeux. Et l’aigle s’écria en les voyant: 《 Je meurs deux fois, puisque je meurs victime de mes propres plumes ! 》
Cettte fable montre que le chagrin de l’homme est aggravé lorsqu’il meurt victime de lui-meme.