同様に東京電力も、柏崎刈羽原発の7基の原子炉のうち3基については、自治体の賛同が得られず、運転再開を出来ないでいる。3基の原子炉は、2007年の中越沖地震以来、停止したまままである。これは企業の管理不備によるいくつかの事故が原因である。福島第一原発の大事故の発生当初から、これらの運転再開に対する反対は、より活発になっている。 Philippe Mesmer
Dans plusieurs régions du pays, les populations s'opposent à la relance des réacteurs arrêtés depuis le séisme
Tokyo Correspondance
Critiquées pour leur gestion de la crise nucléaire, les autorités japonaises tentent de reprendre la main. Jeudi 31 mars, Naoto Kan, le premier ministre, a déclaré que la centrale de Fukushima-Daiichi (Fukushima 1) «devra être mise hors service et démantelée». Le chef du gouvernement a aussi précisé que le projet de construction d'ici à 2030 de 14 nouvelles centrales ferait «probablement» l'objet d'un réexamen dans l'Archipel.
La veille, le gouvernement avait annoncé un renforcement des conditions de sécurité des centrales, donnant un mois aux compagnies pour prendre des mesures, afin d'éviter la rupture d'alimentation électrique des circuits de refroidissement en cas de tsunami.
Ces déclarations n'empêchent pas d'autres installations nucléaires automatiquement stoppées lors du séisme du 11 mars de continuer à susciter des inquiétudes.
A la centrale de Fukushima-Daini (Fukushima 2), un dégagement de fumée observé vers 18 heures, le 3o mars, a immédiatement soulevé des interrogations sur la sûreté du site. L'opérateur et propriétaire de l'installation, Tokyo Electric Power (Tepco), a vite réagi en expliquant que la fumée venait du bâtiment qui abrite la turbine du réacteur n° 1. Un porte-parole de la société a annoncé que le dégagement s'était arrêté vers 19 heures.
Cette centrale se trouve à une dizaine de kilomètres au sud de Fukushima 1. Après le séisme, elle a connu des problèmes de refroidissement qui ont incité les autorités à ordonner l'évacuation des habitants dans un rayon de 10 kilomètres. Depuis, elle n'aurait présenté aucun problème.
Onagawa est une autre installation sous haute vigilance. Elle est à 120 kilomètres au nord de Fukushima. L'opérateur, la compagnie d'électricité du Tohoku, assure que, malgré un début d'incendie le 11 mars, les trois réacteurs ne posent pas de problème de température. Le 13 mars, deux jours après. la catastrophe, l'installation avait été placée en état d'alerte de niveau 1 après une forte élévation des niveaux de radioactivité, attribuée par la suite aux rejets de la centrale de Fukushima 1. Depuis, la compagnie maintient que les niveaux de radiation sur le site restent « raisonnablement bas ».
Pas de quoi rassurer la population locale, même si l'installation a ouvert ses portes pour héberger quelques dizaines d'habitants. Les sept appareils de mesure de radioactivité à la disposition des autorités locales sont hors-service. Quatre ont été endommagés par le tsunami et les trois autres ne sont plus alimentés.
La troisième centrale à l'arrêt, celle de Tokaimura, à 100 kilomètres au sud de Fukushima, ne poserait aucun problème mais elle reste associée au plus grave accident nucléaire connu par le Japon avant la crise actuelle. En 1999, un début de fission dans une installation de retraitement d'uranium avait fait deux. morts. Ce sont 667 personnes qui avaient été exposées à de hauts niveaux de radiation et la population avait dû rester confinée pendant 24 heures.
Traumatisme La sensibilité au moindre incident témoigne du traumatisme ressenti depuis le début de la crise nucléaire dans les régions sinistrées, mais aussi dans l'ensemble du pays. Ainsi, la compagnie d'électricité du Hokuriku (Rikuden) ne peut relancer deux réacteurs de la centrale de Shika, sur la mer du Japon, en raison de réticences de la population et de la préfecture d'Ishikawa. Les compagnies d'électricité du Kansaï (Kepco) et celle du Chubu (Chuden) ont repoussé la livraison attendue, début avril, de mox, un combustible nucléaire qui contient du plutonium, en provenance de France. Et Chuden a reporté d'un an les travaux d'un sixième réacteur à la centrale de Hamaoka, au sud de Tokyo.
De même, Tepco ne peut pas relancer trois des sept réacteurs de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, faute dè l'adhésion de la communauté locale. Ces réacteurs sont à l'arrêt depuis le séisme de 2007 dans la région de Niigata. Il fut à l'origine de plusieurs incidents mal gérés par l'entreprise. L'opposition à leur redémarrage se fait plus vive depuis le début de la crise à Fukushima Daiichi. Philippe Mesmer
Un marché détenu par dix compagnies privées
Opérateurs Le marché japonais de l'électricité est entre les mains de dix entreprises privées qui gèrent chacune une zone géographique du pays. Toutes ces compagnies sauf une ont vu le jour en 1951, après la fin du régime en place pendant la deuxième guerre mondiale. La compagnie d'électricité d'Okinawa a été créée en 1972, quand ce petit archipel a été restitué au Japon par les Etats-Unis.
Production Le Japon compte aujourd'hui 55 réacteurs nucléaires. Ils sont répartis dans 17centrales et un surgénérateur expérimental, à Monju. Selon les derniers chiffres communiqués par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AlEA), la puissance électrique de l'Archipel s'établissait à 1,03 million de gigawatts en 2008 pour une consommation annuelle par tête de 8,07 mégawatts-heure.